Un retour... attendu ?

Après de longues semaines de méditation dans les montagnes enneigées, elle était de retour en ces terres civilisées. Dans la tiédeur du soir, elle marchait d'un pas lent et empli de doutes. Elle s'était exilée pour méditer, pour renouer avec les puissances magiques. Elle n'avait réellement trouver ce qu'elle cherchait, mais elle devait rentrer. Des menaces pesant sur son domaine, de sombres complots, tout cela l'avait ramenée à des affaires plus terre à terre.

Elle ne savait ce qu'elle allait trouver, mais il lui fallait revenir. Des nouvelles de son intendant l'avaient d'abord inquiétée, puis avaient suivi d'autres messages guère plus rassurants. C'est donc d'humeur maussade qu'elle s'était engagée sur le chemin du retour. Long chemin qui la menait en la demeure des Wersats.

Alors qu'elle apercevait la place forte, elle repensait au seul réconfort qu'elle avait reçu ces derniers jour. Une lettre, une lettre qui lui avait réchauffé le cœur et effaçait ses plus terribles angoisses. Quoi qu'elle trouve à son arrivée, elle savait qu'il serait là. Il lui avait offert son cœur et rien depuis ce jour n'aurait pu éteindre la flamme qui brulait dans les yeux de la drow.

Elle arriva enfin au pied du rempart, poussa la lourde porte et entra. Le hall était vide mais elle entendait des pas au loin...

Le bruit s'éloigna peu à peu et se perdit dans les sombres corridors... personne, il n'y avait personne. Mais où pouvaient bien être les wersats, et surtout où était-il, LUI !?

Elle s'avança dans l'interminable labyrinthe de couloirs qui composait la place forte en quête d'un certain barbare. Elle ne l'avait plus vu depuis longtemps et cette séparation commençait à lui peser. Décidément, elle tenait bien plus à ce vieux squelette qu'elle ne voulait bien l'admettre.

Elle parcourut ainsi bon nombre de salles, salles d'armes, de réception, caves, salles de torture... elle hésita à y faire une halte. L'invitation fort tentante à la vue de quelques corps cadavériques pendus au mur ou fermement attaché sur une table l'a retint même plusieurs instant, mais elle se ressaisit. Elle repris alors sa recherche, de nouvelles salles d'armes... toujours personne. Décidément, la demeure était bien vide, avaient-ils déménagé pendant son absence ?

Certes elle n'avait pas tout à fait averti de la date de son retour, mais elle espérait croiser au moins un de ses compagnons de route, enfin elle voulait surtout en croiser UN.

Le doute commençait alors à la reprendre, le barbare l'avait-il attendue ? Sa lettre, cette déclaration certifiait que oui... mais où pouvait-il bien être ?

Elle finit par atterrir dans les jardins, enfin la cour intérieure qui tenait lieu de jardin. Fatiguée de ses recherches infructueuses, elle s'assit sur un banc pour réfléchir.

Elle resta là un certain temps, on pourrait même dire un temps certain, à ce questionner sur l'avenir... Se sentant quelque peu abandonnée, elle finit même par se demander si elle n'aurait pas mieux fait de rester dans sa grotte. Au moins elle ne se poserait pas toutes ces questions. Plus que son cœur, le barbare commençait à lui tourner la tête. En proie à de nombreux doute, elle ne voyait plus vraiment d'issues et envisageait les pires. Ne se déciderait-il donc jamais !?

Alors qu'elle s'apprêtait à sombrer dans une piteuse mélancolie, un message lui parvint... pas vraiment la personne qu'elle attendait, mais elle fut tout de même ravie d'avoir des nouvelles de Dame Pilpa.

Citation :: Salut marraine,

Cela fait bien longtemps que l'on ne se croise plus.
J'espère que tout va bien pour toi, que tes amours evoluent comme tu le souhaites.

Elle s'empressa alors d'y répondre, elle avait au moins trouvé quelqu'un à qui parler. Peut-être sa filleule l'aiderait-elle à trouver une solution à son problème ? S'en suivit une correspondance intense, les messagers allant et venant à une vitesse inconsidérée. Quelques accidents furent d'ailleurs éviter de justesse...

Citation :: Salutations Pilpa,

Evolution n'est certes pas le mot qui convient... j'ai comme l'impression que ce cher barbare ne se décidera jamais...
Si cela continue je vais entrer au couvent...

Citation :: hum hum
A mon avis tu n'as que deux solutions :
Soit tu lui fait un rentre dedans intensif et brutal.....
Soit tu prends un amant.

Mais s'il te plait n'entre pas au couvent

Citation :: Je t'avoue que pour l'instant le couvent semble un choix intéressant... avec toutes ces petites nones à massacrer.

Rentrer dedans... euh tu as bien regardé... c'est qu'il n'est pas petit le barbare. Je vais y laisser des plumes si je fonce dessus !

Prendre un amant... je vais finir par y songer... mais j'ai bien peur que mon machiavélique barbare ne me le pardonne jamais. Et mon cœur est déjà bien trop accroché au sien pour y renoncer...

Après réflexions, le couvent reste la solution la plus attrayante. Je n'ai plus qu'à me mettre en quête d'une de ces sympathiques bâtisses emplies de chair fraiche.

Merci pour tes conseils chère filleule.

Citation :: Mais non ! pas le couvent ! pas le couvent !
Pauvres sœurs...
Ha mais tu choisis la solution de facilite là, je suis étonnée !
Le rentre dedans aurait été plus sportif surtout que depuis quelques temps on ne le voit plus sortir sa hache.
L'aurait il perdue ?????

Citation :: Je trouve aussi qu'il se ramollit en ce moment... soit il nous fait un coup de blues, soit il se fait vieux...
Finalement je vais peut-être opter pour l'amant !

Écrivant ces dernières lignes, quelques noms lui vinrent à l'esprit, mais une nouvelle lettre de Pilpa l'a tira de ses pensées... malvenues ?

Citation :: Ben je ne sais pas, c'est risqué l'amant !
Soit le chef se réveille et se bat en redevenant le grand manieur de hache que l'on connaissait.
Soit il plonge dans une déprime sans fond.

Si j'avais un conseil moi je te dirais d'engager un rentre dedans volontaire et affirmé.

Voilà un conseil qui laissait la drow perplexe, et finalement guère plus avancée... elle sombra alors à nouveau dans ses perpétuelles réflexions...

Messages : 21 Date d'inscription : 10/05/2009

Soucieux, Jagdpanther sortit de la salle de
réunion secrète où il avait rencontré le seigneur Wogard. Les élections
sur Takim n'avait pas été favorable au représentant de la Waagh et le
grand seigneur Orc lui avait demandé d'intervenir. Une demande qui
faisait hésiter le mort vivant. Sa réputation était loin d'être au beau
fixe et il avait peur que son intervention ne soit contreproductive. Il
avait maintenant plein de copains parmi les pécheurs !
Soudain, un
messager lui passa sous le nez, courant comme si sa vie en dépendait,
il sprintait dans les couloirs, slalomant entre les zombies. Surpris,
jagd observa son manège quelques instants. La créature réapparu
bientôt, courant dans l'autre sens !
résistant à l'envie sournoise de lui faire un croc en jambe, Jagd le suivit.

Cette
course poursuite pour le moins étrange le mena bientôt dans la cour
intérieure du château. Brusquement, son coeur s'emballa à la vue de la
jeune elfe assise sur un banc. Enfin, son aimée était revenue !

Pressant encore le pas et tout sourire, il se dirigea vers elle.

- Ma douce ! vous voila enfin revenu ! Vous m'avez manqué mon aimée !

Une voix familière vint la sortir de ses pensées. La drow cru d'abord rêver et c'est sans réelle conviction qu'elle leva les yeux vers l'ombre qui se tenait devant elle. Elle avait arpenté si longtemps les dédales du château qu'elle doutait fort qu'il s'y trouva. Et pourtant...

Le barbare se tenait devant elle, un sourire béa figé sur la mâchoire. Elle cligna des yeux plusieurs fois se demandant si elle ne rêvait pas. Il lui fallut ainsi quelques instant pour se remettre de cette vision et reprendre ses esprits. Puis, son visage reprenant la froideur apparente qui l'habitait de coutume, elle murmura :

"Mes salutations mon cher barbare.
Auriez-vous passer ces dix dernières heures dans un caveau pour ne remarquer mon retour qu'à l'instant ?
Pour tout dire je vous croyais parti à la chasse aux sirènes, et m'apprêtais à reprendre la route, désespérant de vous voir apparaître..."

Elle savait ses propos peu accueillant et se doutait qu'il avait surement bien mieux à faire. Mais, en cet instant, elle ne put s'empêcher de lui reprocher son attente.

Un silence pesant aurait pu suivre ses paroles, mais Salaha ajouta :

"Ces quelques jours loin de vous m'ont paru une éternité..."

Et, contre toutes attentes, une larme vint glisser sur sa joue...

Messages : 21 Date d'inscription : 10/05/2009

Surpris par la réponse glaciale de la drow, Jagd
recula légèrement et son sourire se crispa. Il bafouilla une réponse où
se mélangeaient raison d'état, chef de guilde, relations diplomatiques,
excuses, guerres, Nreull, apocalypse (plusieurs), chasse contre pèche...

Bref, le grand chef de guilde pataugeait comme un bleu à son premier bal ! Lui qui avait affronté des nécrozombies, avec un succès tout relatif il faut bien l'avouer, se retrouvait complètement désemparé face à la froideur de cette drow qui ne quittait plus ces pensées depuis que ses yeux s'étaient posés sur elle.

Désemparé, il resta là les bras ballants, l'air encore plus stupide que d'habitude, ce qui est en soi une forme de record...

Il allait bafouiller une énième excuse quand sa douce mais si polaire drow murmura :

"Ces quelques jours loin de vous m'ont paru une éternité..."

Puis, il vit une larme couler le long de la joue de la jeune elfe.

Sans vraiment réfléchir, il rendit la main pour recueillir cette si douce
perle de tendresse. Un sourire éclaira à nouveaux les traits rudes du
mort-vivant et il murmura à son tour :

- Vous n'avez jamais quitté mes pensées.

Voir cette montagne de barbare bafouillait devant elle, s'en était presque touchant. Le grand Jagdpanther, machiavélique et redoutable, craint et respecté de tous... ou presque, perdait toute son assurance devant une drow guère plus imposante qu'un épouvantail.

En d'autres circonstances, Salaha aurait surement trouvé cela comique, mais elle était bien trop troublée par le regard du mort-vivant et la tendresse de son geste pour songer à en rire.

Elle se leva et plongeant son regard dans le sien...

"Vos apocalypses et autres affaires d'état vous laisseraient-elle un peu de temps pour une promenade ?"

La tiédeur du soir et la faible lueur de la nuit tombante semblait fort propice à un tour dans les jardins. Et pour tout dire, elle préférait s'éloigner de ce banc porteur de quelques songes juste bon à être oubliés.

Messages : 21 Date d'inscription : 10/05/2009

Sans immédiatement répondre, Jagd pris doucement
le bras de la jeune elfe, et oui, pour lui tout était jeune... Depuis
qu'ils avaient partagé une danse, la simple présence de la jolie drow
avait la fâcheuse tendance à lui vider le cerveau. Il se sentait gauche
et emprunté à côté de cette gracile créature au tempérament de feu.

-
La nuit s'annonce douce. Une promenade avec vous serait sans aucun
doute la chose la plus agréable de cette longue journée ! La fin du
monde attendra bien 5 minutes !

La lune éclairait de sa pâleur les jardins intérieurs du chateau, leur conférant une ambiance fantomatique.

-
Je regrette de n'avoir pu vous accueillir plus tôt. Des affaires
d'états... que j'ai du sans aucun doute rater ! Vous occupez en effet
toutes mes pensées ! Je dois même vous confier que j'en ai oublié
Nerull... Que le temps m'a paru long sans vous !

Le cadre convenait parfaitement, comme si la nature voulait donner un coup de main aux deux maladroits.

Le cœur de la drow s'emportait un peu plus à chaque pas, à chaque mot. De semblant d'excuses en déclaration dissimulée, le barbare en vint à trouver un argument de choc. Oublier de prier Nerull, voilà bien une preuve qu'il était ailleurs.

Votre esprit est à ce point troublé...

Elle s'arrêta un instant, baissa les yeux et murmura à la manière d'un aveux :

Il n'en est pas moins de mon cœur...
Moi qui m'en croyait débarrassé, voilà qu'il vient me crier que je n'ai de place qu'à vos côtés.

Messages : 21 Date d'inscription : 10/05/2009

La nuit douce enveloppait le couple qui déambulait dans les jardins, les isolant du reste du monde. Ils étaient seuls avec leur sentiments. Allaient-ils laisser libre cours à leurs émotions ou encore une fois ignorer la sincérité que leur dictait leurs deux coeurs ?

La déclaration de Salaha fit l'effet d'un électrochoc au barbare. Enfin, il ouvrait les yeux sur la profondeur des sentiments qu'il éprouvait pour la jeune elfe. Dans un grincement d'armure mal huilée, il s'arrêta au beau milieu d'une petite clairière.

La lune, unique témoin de la scène, nappait le couple immobile de sa leur blafarde.

Plongeant son regard dans les yeux de sa compagne, Jagd la serra doucement dans ses bras, accompagné par le joyeux cliquetis d'une armure mal entretenue. Fugitivement, il se dit qu'il était curieux comme on lit bien dans les yeux de ceux que l'on n'aime pas ; les autres, les yeux de ceux que l'on aime, sont, au contraire, remplie de mystères.

- Salaha, ma douce. Il est temps que je vous avoue mes sentiments. votre absence, si difficile à vivre, m'a ouvert les yeux sur ce que je ressens pour vous. Oui, il est plus que temps que je me livre, que je vous ouvre mon coeur et mon âme.

Le mort vivant, qui ne s'était jamais senti si vivant qu'à cet instant là, pris une profonde inspiration et sans lâcher de ses yeux le regard de la jeune elfe, se lança à l'assaut de son coeur.

- Voila bien longtemps que je me suis fermé aux autres, à leurs émotions. Je croyais avoir tout vu, tout vécu, tout ressenti. je croyais n'être plus qu'une pierre sans âme. A notre première rencontre, une étrange émotion s'est emparée de moi. Quelque chose que je croyais éteint.

Une nouvelle pause, puis, sans vraiment réfléchir à ce qu'il disait, sans détour ou faux semblant, sans pudeur, Jagdpanther laissa parler ses sentiments :

- Salaha, je ne puis plus désormais vous cacher ce que je ressens. Je vous aime. Je t'aime....

Voila, enfin, le barbare se livrait. enfin, il affrontait une vérité si simple mais si difficile à avouer.

- C'est en regardant le ciel que j'ai compris que je n'étais rien, et c'est en te regardant que j'ai compris que tu étais tout. J'ai aimé avant toi... mais je n'aimerai plus après toi. Voila, Salaha, mon coeur n'a plus de secret pour toi.

Après avoir osé dévoiler à demi-mots ses propres sentiments, la drow se sentit sans défense. Mais la réponse du barbare ne tarda pas à la rassurer.

Quand la serrant contre lui, il plongea son regard dans le sien, son corps tout entier frissonna et son cœur se serra. Ils n'avaient jamais été si proches qu'en cet instant. Et voilà que le mort-vivant s'apprêtait à lui ouvrir "son cœur et son âme".

Les quelques instants qui suivirent lui parurent une éternité. Elle buvait ses paroles, littéralement sous le charme de ses mots. Et la délivrance de son attente vint au son du "je vous aime" qui résonna dans son esprit alors que son cœur explosé dans sa poitrine.

Alors qu'il finissait sa déclaration, Salaha ne pensait toujours qu'à ces trois petits mots et tout ce qu'ils représentaient. Oserait-elle à son tour les prononcer ?

Son cœur était depuis longtemps décidé, sa raison doutait encore... la peur de souffrir à nouveau ? Mais le regard et l'étreinte du barbare lui firent oublier ses craintes. Il avait su trouver le chemin de son cœur perdu dans les méandres des ténèbres, et maintenant elle était sure. Elle murmura alors.

- Mon tendre Jagdpanther, je viens juste de le comprendre, mais depuis l'instant où j'ai croisé votre regard, vous n'avez quitté mes pensées. Mon cœur est votre maintenant, vous en avez trouvé la clef.

Elle se serra un peu plus contre lui avant d'ajouter avec une tendresse qu'elle croyait perdue :

- Je t'aime.

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