retour au bercail

Diabloca gardait un sentiment mitigé, de cette partie de campagne. Elle avait été très heureuse de partager sa nuit avec son aimé. Mais le départ du chef avait laissé un sentiment de tristesse.
Mais elle s’était promis de rester fidèle aux Wersats, alors elle était restée. Heureusement son amour pour le drow n’avait fait que croitre.

Mais, quand Ubris lui demanda si elle voulait partager sa demeure, elle rentra dans une profonde colère:


"Comment? !!!!!!!!
Vivre sous ton toit? Comme ça? !!!!!!!!!!!
Espèce de rustre, de butor, de…………………………………"


La colère l’empêche de continuer. Diabloca était vraiment hors d’elle. Quand ils étaient revenus du camping, elle n’avait pas imaginé un seul instant qu’il puisse lui faire une proposition dans ces termes. Sa mains se porta instinctivement vers sont fouet, comme à chaque fois qu’elle était vraiment furieuse.

Elle ne s’en rendait pas compte, mais elle était d’autant plus en colère qu’elle aurait voulu dire oui.

Ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait surtout besoin de passer sa rage sur quelqu’un. Sans un mot, elle fit demi-tour, et partit dans la campagne alentours, seule. Ce qu’il lui fallait, c’est quelques malchanceux à massacrer pour se calmer et pouvoir enfin réfléchir calmement. Justement, elle tomba sur six épéistes qui se disputaient.

Elle les attaqua sur le champ. Ce combat un peu relevé était vraiment ce qui lui faillait pour passer sa colère. Quand les six furent morts, elle s’arrêta, essoufflée. Elle avait quelques blessures, aussi, mais rien de bien grave. Elle était en train de s’occuper à panser les plus profondes quand elle fut attaquée par derrière un sinistre individu. Elle tenta bien de se défendre, mais non seulement elle était déjà fatiguée du combat précédent, mais en plus, elle avait été pris par surprise. Elle tomba à terre, inanimée….

jc, hébété, voyait Ubris s'avancer vers la jeune fille.
Ah dieu, à quoi me condamnes-tu? La lâcheté ou la damnation éternelle, n'ai-je donc pas assez renié ma vie passée? les vies sauvées ne peuvent-elles compenser celles prisent lors des combats....
tout son passé lui revint douloureusement, son réveil sur le rivage de Grikim, la malédiction du dernier prêtre passé au fil de son épée, lui, un chef de guerre respecté et craint... devenu un prêtre incapable de lever la main sur quiconque sans qu'une chappe de plomb ne l'immobilise. Il avait ri de sa malédiction: "ton bras ne se lévera que pour soigner, tuer te seras désormais impossible..."

et maintenant...

Ubris arréte, je te l'ordonne!

Ubris surprit par le ton du prêtre se retourna.

Prends mon âme et laisses la vivre, qu'il en soit ainsi. La justice divine se moque du repentir

Une étrange sensation d’immobilité, voilà ce qu’elle ressentait. Il faisait noir, et elle ne pouvait plus bouger. Une impression de déjà vu la saisie et son esprit paniqua à cette idée. Mais impossible de faire le moindre petit geste.
Elle tenta de se concentrer, il lui semblait entendre des voix, au loin. Impossible de comprendre quoi que ce soit, pourtant, elle était sure que c’était des voix connues. Si au moins elle pouvait se rappeler….
Une chaleur l’envahie, et elle put enfin ouvrir les yeux, mais d’un regard aveugle. Trop d’efforts.
Elle les referma aussitôt. La douleur vint, monta et devint vite insupportable. Diabloca cru un moment que s’en était fini d’elle quand enfin l’atroce souffrance reflua. Elle ouvrit les yeux.

Elle put enfin voir Jc et Ubris penchés à son chevet. Elle se sentait encore très faible, incapable de se lever. Elle leur sourit, tentant de les rassurer. Elle était à peine en mesure de parler, et Ubris dut la porter.
A ce moment là, elle remit consciemment sa vie entre les mains de quelqu’un d’autre. Toute colère l’avait quitté, et même plus. Elle se sentait étrangement en paix avec elle-même.

Arrivée à son château, elle restait d’une grande faiblesse, à tel point qu’elle invita Dame Neno quelques jours.

Sylver, attirée par les cris de la jeune fille, avait réussi à en trouver la cause et avait assisté au sacrifice de jc. Elle était surprise, mais la présence d'Ubris l'avait empêché de parler où de se manifester. Il émanait de lui une aura maléfique puissant, diabolique qui lui imposait le silence.

Lorsqu'elle trouva jc éloigné du chevet de dame Diabloca, à la fois riant et pleurant elle lui mumrmura au loin :

- Jc, j'admire votre sacrifice, mais il y a une chose que vous semblez ignorer. Un sacrifice ne s'oublie pas, les circonstances sont majeurs. Pensez-vous vraiment que vous êtes éternellement damné ? Pensez-vous que les dieux sont aussi ingrats ? Ils n'oublient pas pareil acte. Donner sa vie pour ses amis, pour ceux qu'on aime, est le plus bel acte de loyauté, d'amour pour une guilde comme la notre. Les dieux que vous priez tous les jours pour les Wersats comprendront. Vous pouvez réaquérir une âme, d'après ce que l'on dit. La Nature est bien plus généreuse que vous ne le croyez. Cherchez en son sein et écoutez-là. Les Dieux ne nous l'ont pas mise à notre disposition pour la simple beauté des yeux.

Et sur cette étrange énigme, elle partit aussi discrètement qu'elle était arrivée, ne laissant pas le temps au prêtre de répliquer.

Diabloca était contente de voir la paladine. Son énergie inépuisable l’aida durant le temps où elle resta entre sommeil et grande faiblesse. Et puis, sa santé commença à s’améliorer au bout de quelques jours de soin.
Ainsi, Dame Neno ayant reçu un message, repartit comme elle était venue. Durant cette période d’inactivité forcée, elle avait eu tout le temps nécessaire pour réfléchir. Maintenant, elle était sure. Elle voulait vivre avec son aimé, et avec personne d’autre.

Comme elle se sentait mieux, elle profita de l’absence momentanée de son amour pour aller dans les murs de la demeure de la guilde. Elle alla dans l’appartement qu’elle occupait depuis son arrivée, et ôta toutes ses affaires. Puis, elle se dirigea vers celui du démon. Entra résolument pour se faire arrêter par un diablotin qui prétendait lui interdire l’accès en l’absence de son maître:

- «Noble Dame, Monseigneur n’est pas là, si vous voulez repasser plus tard…»

- «Au lieu de dire des sottises, dit moi plutôt où je peux déposer mes affaires!»

- «Il n’est pas permit de laisser des affaires sans autorisation de mon Maître». Et comme Diabloca faisait un geste de menace, le diablotin ajouta:
«Je vous en prie, Ma Dame, sinon, je vais me faire punir».

- «Imbécile, tu ferais plutôt mieux de craindre sa colère si tu ne m’aide pas à m’installer!!!»

La créature infernale la regarda, indécise. Vaincue par l’assurance de la diablesse qu’il avait souvent déjà vu en compagnie d’Ubris, il céda et l’aida à ranger ses affaires dans une pièce.

Avant de partir, Diabloca signifia au serviteur:

- «Et ne cours prévenir le Seigneur Ubris dès mon départ, c’est une surprise!»

Puis, elle retourna à son château, pour que son absence passe inaperçue.

Le séjour au château de Dame Diabloca fut un réel changement pour elle. Sa patiente guérissait doucement, se rétablissait de jour en jour grâce aux nombreux remèdes qu’elle avait amenés. Ces soins étaient cependant épuisants pour la paladine, qui devaient se reposer plus que de coutume. Le mal était autrement plus grave que les blessures physiques dont souffrait le seigneur Cladius chaque jour.

Malgré le différend sérieux qui les avaient séparés quelques jours auparavant, elle pensait encore à lui. Elle appréciait le confort d’un château où passer plus d’une nuit, le plaisir de porter des tenues élégantes et non cette armure qui lui pesait à chaque mouvement.

Mais le soir, dans ce lit si grand, si douillet, le vide se faisait, et le silence lui était presque pénible. Elle avait beau regarder, il n’y avait personne à côté d’elle, et cela l’angoissait. Sa colère envers lui était retombée, elle avait compris ses erreurs et ne souhaitait plus qu’une chose : retourner auprès de lui… en espérant qu’il lui pardonnerait.

Un matin, enfin, un messager se présenta au château , avec une missive à son attention. L’elfe la décacheta et la parcourut du regard :


« Gggggggrrrrrrmmmmlllll me manquez un tout petit peu...»


Cela voulait tout dire… Elle ne s’attendait pas à recevoir une missive de lui, et se rendit compte de l'importance de celle-ci. Son cœur se mit soudainement à battre plus fort. Elle retourna au chevet de Dame Diabloca. Celle-ci, souriante, était attablée. Son appétit semblait revenu, elle paraissait même en meilleure santé qu’auparavant, presque changée par un événement encore inconnu… Neno l’examina une dernière fois, la trouvant en parfaite condition pour l’état dans lequel elle était.

Les remerciant pour leur accueil, elle leur fit ses adieux et galopa vers Nakim, ne s’arrêtant que brièvement pour attendre sa servante. Ne portant que sa robe bleue, sans équipement, elle sauta à terre devant le château, sa monture à peine arrêtée.

Elle se rendit dans chaque chambre, dérangeant quelques jouvenceaux enamourés gymnastiquant dans un lit, puis remontant à cheval à sa recherche. Cladius n’était pas très loin, passant sa rage sur quelques basiliques fuyantes. Elle descendit de cheval sans bruit, attendant qu’il finisse sa tâche macabre.

Il s’affala sur le sol, hagard. La paladine s’approcha doucement, soin en main, et vint à lui. Les yeux fermés, il ne la vit pas s’agenouiller près de lui, mais la sentit le soigner. Il se redressa, surpris, et la regarda mi-courroucé, mi-souriant. Elle se pencha vers lui et l’embrassa tendrement. Aucun mot n’était nécessaire. Le guerrier lui rendit son baiser, passionnément.

Diabloca regretta un peu que Neno ait dû repartir si vite. Elle se demandait surtout pourquoi la paladine lui avait recommandé de bien prendre soin d’elle. De plus, il lui semblait bien qu’elle avait dit la même chose à Ubris juste avant de partir.

Diabloca oublia un peu tout ça. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien. En fait, elle débordait d’énergie. Elle se mit à la chasse aux monstres de façon intensive.

Une question lui trottait dans la tête depuis un jour ou deux, et ne voulait plus quitter son esprit.

Elle était sure de ses sentiments. Mais, pour une fois, elle manquait de courage. Elle regardait son Seigneur, cette interrogation sur les lèvres. Mais, à chaque fois, elle y renonçait, dans un soupir de regret.

Elle n’osait pas, tout simplement. Ce manque d’assurance inhabituelle ne luis ressemblait pas. Elle se vengeait en massacrant tout monstre qui se trouvait sur son passage, quel que soit la force de celui-ci.


Un après midi, alors qu’elle se reposait après un combat, elle remarqua une légère rondeur à son ventre. Elle regarda, interloquée. Elle mit un moment à comprendre ce que ça signifiait. Elle se rappela alors la recommandation de Neno, et réalisa enfin ce que cela voulait dire.
La grande question était: que devait-elle faire maintenant?